Le blog des prépas aux grandes écoles
Prépa littéraire Cuber sa prépa littéraire : une bonne idée ?

Cuber sa prépa littéraire : une bonne idée ?

Selon les statistiques officielles de 2019-2020, c’est quelques 1100 élèves, sur plus de 5700 inscrits en seconde année de prépa littéraire, qui avaient fait le choix de cuber, soit de refaire une deuxième année de khâgne. 

Ce taux de 20% d’élèves redoublants composant les classes de khâgne, le plus important des trois filières, témoigne surtout de la difficulté des concours présentés et du peu de places offertes aux candidats. Mais alors, redoubler sa khâgne, est-ce une bonne idée ? C’est ce sur quoi nous allons nous pencher dans cet article.

Retrouvez notre article Cuber dans une autre prépa : bonne solution ?

cuber-prepa-litteraire
Cuber sa prépa littéraire : une bonne idée?

Cuber : pour quels objectifs ?

Nous le savons, la prépa littéraire permet de préparer des concours pour des écoles prestigieuses, notamment les très sélectives ENS (Écoles Normales Supérieures) et l’École des Chartes. Les ENS offrent des débouchés dans la recherche et l’enseignement de haut niveau ainsi qu’un statut attractif de fonctionnaire-stagiaire rémunéré. Mais, parmi les nombreux candidats aux concours, seuls 4 à 7% d’entre eux ont une réelle chance d’intégrer une des 3 ENS (Ulm, Lyon ou Paris-Saclay) ou l’École des Chartes.

Si parfois les étudiants, souvent les lycéens les plus brillants de leur classe, nourrissent de grandes ambitions et peuvent rester focalisés sur le fait de réussir à ces concours, les enseignants ont eux plus souvent conscience que seuls quelques candidats ont réellement des chances d’intégrer.

L’erreur trop répandue est de ne pas se préparer pour d’autres concours, perçus comme moins prestigieux (y compris par une partie des enseignants de prépa), comme les concours aux grandes écoles de commerce par exemple. Elles ont pris le parti de diversifier leurs recrutements depuis déjà quelques années, s’ouvrant ainsi largement à des profils plus littéraires.

Cuber (ou khûber) sa khâgne n’est pas anodin. Les années de classes préparatoires sont réputées pour être particulièrement exigeantes et parfois très éprouvantes, surtout durant les périodes de concours.

Donc, avant de prendre la décision de refaire une année de prépa, il faut être au point sur ses objectifs en termes d’école, de débouchés et de carrière. Il faut aussi faire le point sur ses réelles chances de réussite aux concours.

Cuber peut-être payant car on gagne en maturité

En prépa littéraire, peut-être encore davantage que dans les autres filières, cuber peut être une bonne option. Si l’on se retrouve sous-admissible à l’ENS, une année supplémentaire pourra permettre de faire la différence. Les programmes sont vastes, et la méthodologie à acquérir importante. Le recul que procure une deuxième année de khâgne, les lectures supplémentaires et le gain de maturité, peuvent permettrent à des élèves de se révéler de façon spectaculaire.

Si l’on vise l’ENS PSL en particulier, il est toujours possible d’intégrer l’école par la voie du concours normalien étudiant en lettres. Mais, contrairement aux lauréats des concours A/L et B/L, les étudiants ne sont pas fonctionnaires-stagiaires et ne sont donc pas rémunérés. Ils suivent tout de même la même scolarité, obtiennent le même diplôme et bénéficient des mêmes conditions d’études (notamment l’accès aux chambres du campus).

Si l’on ne s’était pas concentré lors de sa première khâgne sur les autres concours accessibles, il sera bon d’assurer ses arrières en diversifiant les concours auxquels on se présente. Nous avons ainsi pu récolter le témoignage d’une personne ayant été dans une prépa littéraire parisienne des plus réputées et qui, faute de réussite aux concours ENS lors de ses deux années de khâgnes, avait finalement passé les concours aux grandes écoles de commerce en candidat libre (et avait réussi à intégrer l’ESSEC).

Pour rappel, les prépas littéraires permettent de se présenter :

  • aux IEP (Aix-en-Provence, Lille, Lyon, Bordeaux, Saint-Germain-en-Laye), Science Po Paris,
  • aux ENS,
  • à l’École des Chartes,
  • à l’École du Louvre,
  • à l’ESM Saint-Cyr,
  • à l’ISIT (école de traduction et de communication interculturelle),
  • au Celsa (école de communication et des médias),
  • à l’Ismapp (école de management public),
  • aux écoles de commerce de la BCE (HEC, ESSEC, ESCP, EDHEC…) et du groupe Ecricome (Bordeaux, Marseille).

Cuber en prépa littéraire peut être mis à profit

Cuber en prépa littéraire n’est pas forcément le synonyme de redoublement et de stagnation. En sus du gain en maturité précédemment évoqué, les élèves ont réellement la possibilité de mettre à profit cette troisième année de prépa.

Dans le cadre du système européen LMD, chaque année d’étude en prépa permet de valider 60 crédits ECTS. Grâce à l’inscription obligatoire en équivalence à l’Université, les étudiants peuvent ainsi entrer en L2 à la fin de l’hypokhâgne et en L3 à la fin de la khâgne. C’est bien sûr sous réserve de l’avis favorable du conseil de classe et après réunion d’une commission CPGE-Université.

Mais, pour les cubes, leur année peut aussi être mise à profit. Ainsi, au Lycée Michelet de Vanves par exemple, les étudiants qui ont cubés obtiennent pour la plupart l’équivalence de la L3. Cela leur permet de s’inscrire en Master l’année suivante.

Il est aussi possible d’accéder aux masters d’écoles sur concours de la BEL :

  • Celsa : Master 1 de journalisme,
  • Ismapp : Master 1 de Stratégie et décision publique et politique,
  • Esit : M1 de traduction,
  • Master de Sciences Po Paris, des IEP ou de l’ISIT,
  • EHESS sur examen de dossier du projet de recherche.

Donc, contrairement aux prépas commerce ou scientifiques, cette année supplémentaire de khâgne peut aussi se conjuguer avec un avancement dans les études supérieures.

Cuber ou opter pour une autre voie ?

Il faut rester lucide : les débouchés sur concours pour les prépas littéraires ne permettent pas à chaque étudiant de pouvoir prétendre à l’intégration d’une grande école.

Pour les prépas A/L, c’est de 17 à 19% des candidats qui réussissent à intégrer une école sur concours. Pour les prépas B/L ou LSS, le taux monte à 36% pour l’intégration aux grandes écoles (ENS Ulm, Lyon et Paris-Saclay, Ensae, Celsa, Ensai, Dauphine, diplômes ENS, 10 IEP, écoles de commerce).

Si votre dossier et vos résultats ne vous permettent pas d’aspirer légitimement à ces écoles, peut-être vaut-il mieux ne pas prendre le risque de passer une seconde année qui ne recevrait pas de validation en crédits ECTS pour rejoindre un cursus à la fac. Il en est de même pour les étudiants pour lesquels le format de la prépa et/ou des concours ne leur permettrait pas de s’épanouir ou de s’accomplir. 

De nombreuses licences sont accessibles via les équivalences. Lettres modernes, lettres classiques, langues vivantes, philosophie, histoire, géographie, histoire de l’art, études cinématographiques, études théâtrales, musicologie, MIASHS (mathématiques et informatiques appliquées aux sciences humaines et sociales), économie-gestion,  sociologie, anthropologie ou encore science politique…

Il existe aussi à la fac la possibilité de se construire un parcours intéressant et valorisé sur le marché de l’emploi. Masters sélectifs, voies parallèles d’accès, admission sur titre, échouer aux concours ne signifie pas pour autant être privé de faire de grandes études.

Les compétences acquises en prépa sont, quoiqu’il en soit, très valorisées. Idéales pour le monde de l’enseignement et de la recherche, elles sont tout aussi utiles aux entreprises. Savoir disserter, commenter, faire des prises de paroles longues et argumentées, avoir un esprit critique et synthétique : toutes ces qualités sont utiles dans moults organisations.

En résumé, si vous avez du potentiel, que vous êtes motivé et prêt à travailler une année supplémentaire, cuber en prépa littéraire peut-être une véritable bonne idée. Parlez-en avec vos professeurs, analysez vos résultats aux concours et faites en sorte que ce soit une année mise à profit, tant sur plan personnel que dans l’avancement de votre cursus.

Vous voulez réussir en prépa littéraire ?

Votre meilleure chance reste le coaching personnalisé. Demandez le soutien d'un professeur pour vous épauler et maximiser vos chances de réussite aux concours.

En savoir plus

Vous voulez réussir en prépa littéraire ?

Votre meilleure chance reste le coaching personnalisé. Demandez le soutien d'un professeur pour vous épauler et maximiser vos chances de réussite aux concours.