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ENAC ENAC : comment devenir contrôleur aérien ?

ENAC : comment devenir contrôleur aérien ?

Le corps des ingénieurs du contrôle aérien compte plus de 4000 agents en France (4104 en 2017). 

La seule manière de devenir “aiguilleur du ciel” est de passer par l’ENAC, l’École Nationale de l’Aviation Civil de Toulouse. 

Fondée en 1949, l’ENAC recrute les futurs contrôleurs aériens principalement par la voie d’un concours externe ouvert aux élèves de prépa scientifiques (MP, PC et PSI) et aux titulaires d’un Bac +2. Quelques places pour cette formation initiale sont aussi offertes par la voie de passerelles dont un concours interne.

Focus sur le métier de contrôleur aérien, ainsi que sur les voies offertes pour intégrer ce corps de fonctionnaires.

Retrouver Entrer à l’ENAC : tout savoir

Sommaire :

  1. Contrôleur aérien : un fonctionnaire formé à l’ENAC
  2. Devenir contrôleur aérien : le concours externe ICNA
    2.1 Les conditions d’admission au concours
    2.2 Les épreuves d’admissibilité
    2.3 Les épreuves d’admission
  3. Devenir contrôleur aérien : les passerelles
  4. La formation ICNA
  5. La rémunération d’un contrôleur aérien
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ENAC : comment devenir contrôleur aérien ?

1. Contrôleur aérien : un fonctionnaire formé à l’ENAC

Un contrôleur aérien est une personne ayant la charge d’assurer la sécurité des avions tout au long de leur trajet, du décollage à l’atterrissage, ainsi que sur le tarmac. Il a la responsabilité de gérer les flux de la circulation dans les airs, et de garantir des vols sûrs et de qualité en toutes situations.

Le contrôleur aérien est le guide et le conseiller du pilote. Ni l’un ni l’autre n’ont le droit à l’erreur. Le contrôleur analyse les situations, donne des instructions de trajectoire, d’altitude et de vitesse, pour maintenir les distances de sécurité entre les aéronefs, il prend en compte la densité et la complexité du trafic, ainsi que les conditions météorologiques.

Concrètement, l’espace aérien est très vaste et le nombre d’aéronefs (terme englobant tous les appareils volants dont les avions) trop important pour qu’un seul contrôleur puisse tout gérer. Les espaces aériens sont divisés en secteurs, situés les uns à côté des autres ou les uns au-dessus des autres, afin de couvrir la totalité de l’espace atmosphérique de la planète.

Chaque secteur est géré par un contrôleur et son assistant, et les avions passent d’un secteur à l’autre, donc d’un contrôleur à l’autre. Les contrôleurs se coordonnent entre eux afin d’aiguiller les aéronefs et le pilote contacte le contrôleur du secteur en adaptant sa fréquence/réception de radio. Quelle que soit la position d’un aéronef dans le monde, il est toujours dans un secteur de contrôle et donc toujours en contact avec le contrôleur correspondant.

Il existe plusieurs catégories de contrôle aérien civil :

  • le contrôle océanique : s’opérant principalement grâce aux satellites, sans visualisation radar possible, le contrôleur se base sur des calculs d’heure estimée de passage de l’avion sur des points virtuels à la surface du globe,
  • le contrôle régional : s’opérant par visualisation sur écran radar pour les aéronefs évoluant en phase de croisière, il gère aussi le début des phases de descente et la fin des phases de montée, la vitesse des avions évolue fortement, ces opérations sont donc extrêmement sensibles,
  • le contrôle d’approche : le contrôleur aérien a pour mission de guider le flux de trafic aérien à l’approche d’aéroport pour que les aéronefs y atterrissent de façon cadencée et optimisée, la zone de contrôle peut s’étendre jusqu’à 150 km autour de l’aéroport, mais exclut l’aéroport lui-même,
  • le contrôle d’aérodrome : le contrôleur d’aérodrome a pour mission d’organiser et de fluidifier la circulation des aéronefs aux abords et sur l’aéroport, il s’occupe de l’utilisation des pistes, et il délivre les autorisations de décollage, d’atterrissage et de roulage au sol, le contrôle peut s’effectuer sur radar et par visualisation dans une tour de contrôle.

En France, les ICNA (ingénieurs du contrôle de la navigation aérienne), formés à l’ENAC, sont qualifiés pour exercer dans chacune des catégories du contrôle aérien sus-mentionnées. 

Les TSEEAC (techniciens supérieurs des études et de l’exploitation de l’aviation civile), formés également à l’ENAC, occupent des postes de contrôleur sur des aérodromes dont l’approche est gérée par un autre aéroport.

Les contrôleurs aériens ont un rythme de 32 heures de travail par semaine, en horaires décalés pour assurer un contrôle 24h/24 et 7j/7. Ce temps de travail est composé de 25% de temps de pause. Ils travaillent en équipe et se relaient dans le cycle de travail.

La plupart des contrôleurs aériens sont des agents civils. Mais, il existe aussi des contrôleurs aériens militaires : de nationalité française, titulaires du Bac et ayant entre 18 et 24 ans, ils sont formés par l’armée pour devenir officiers contrôleurs de la défense aérienne, fonctionnaires de catégorie A.

Pour les candidats ne souhaitant pas rejoindre un corps de l’armée, la formation du contrôleur aérien s’effectue par l’intégration au cursus Ingénieur du contrôle de la navigation aérienne (ICNA) de l’ENAC.

Pour devenir contrôleur opérationnel, le contrôleur débutant affecté en centre de contrôle reçoit une formation théorique et pratique sur simulateur et trafic réel de 1 à 4 années. Il est formé et accompagné par des contrôleurs opérationnels. Une fois qualifié, il peut opérer de manière autonome.

Afin de devenir contrôleur aérien, il faut :

  • avoir le sens des responsabilités,
  • savoir gérer son stress même dans les situations les plus extrêmes,
  • savoir analyser une multitude d’informations en faisant preuve de discernement et de réactivité,
  • savoir prendre des décisions très rapidement,
  • savoir travailler en équipe et en cohésion avec les différents acteurs de l’aviation civile,
  • être en très bonne santé physique et mentale.

2. Devenir contrôleur aérien : le concours externe ICNA

Le cycle Ingénieur du contrôle de la navigation aérienne (ICNA) est accessible après deux années de prépa pour les maths spé MP, PC et PSI (ou une L2 scientifique) en passant les épreuves dédiées au concours commun Polytechnique (CCINP).

Le concours comporte des épreuves écrites d’admissibilité et des épreuves orales d’admission. Il faut aussi remplir des conditions d’admission.

2.1. Les conditions d’admission au concours

Pour être admis à concourir, il faut :

  • être ressortissant de la Communauté Européenne (ou d’un État partie à l’accord sur l’espace économique européen), et avoir 
  • être en deuxième année de classe préparatoires aux grandes écoles scientifique (filière MP, PC ou PSI), il est possible de se présenter au concours en étant titulaire d’une licence 2, d’un DUT ou d’un BTS à caractère scientifique ou technologique, mais en pratique, tous les admis sont issus des classes préparatoires,
  • être âgé de 26 ans au plus l’année du concours,
  • jouir de ses droits civiques et ne pas avoir de casier judiciaire,
  • avoir fait la journée de défense et citoyenneté,
  • fournir une attestation médicale de visite ophtalmologique ou orthoptique,
  • ne pas concourir plus de 3 fois au concours ICNA.

En tout état de cause, l’admission définitive ne peut être prononcée qu’après l’obtention d’une aptitude médicale de classe 3 délivrée par un centre d’expertise médicale aéronautique.

2.2. Les épreuves d’admissibilité

Pour chaque épreuve, il y a des notes éliminatoires.

Filière MP :

EpreuveCoefficientNote éliminatoire
Français-philosophie2<5
LV1 Anglais3<8
Maths 12<5
Physique2<5
Informatique ou SI3<5
LV2 facultativebonus (seuls les points au-dessus de 10 sont pris en compte dans le total des points)
Total12

Lors de la session 2020, il y avait 1022 candidats inscrits pour 52 places. Le rang moyen des admis était de 43.

Filière PC :

EpreuveCoefficientNote éliminatoire
Français-philosophie2<5
LV1 Anglais3<8
Maths2<5
Physique2<5
Modélisation de systèmes physiques ou chimiques3<5
LV2 facultativebonus (seuls les points au-dessus de 10 sont pris en compte dans le total des points)
Total12

Lors de la session 2020, il y avait 850 inscrits pour 23 places. Le rang moyen des admis était 35.

Filière PSI :

EpreuveCoefficientNote éliminatoire
Français-philosophie2<5
LV1 Anglais3<8
Maths2<5
Physique-chimie2<5
Sciences industrielles de l’ingénieur3<5
LV2 facultativebonus (seuls les points au-dessus de 10 sont pris en compte dans le total des points)
Total12

Lors de la session 2020, il y avait 1055 inscrits pour 39 places. Le rang moyen des admis était de 48.

2.3. Les épreuves d’admission

Filière MP, PC et PSI :

MatièreCoefficientNote éliminatoire
Mathématiques2<5
Physique2<5
Anglais2<12
TIPE2
Entretien devant le jury3<8
Total11

L’épreuve d’entretien avec le jury est organisée par l’ENAC. Il dure 40 minutes et comporte deux parties :

  • la première partie dure 25 minutes, elle débute par un résumé en 10 minutes par le candidat d’un texte portant sur le domaine de l’aéronautique, elle se poursuit par des questions du jury portant sur le sens et les idées principales du textes pour apprécier les qualités de compréhension, de raisonnement (analyse de la question, choix des éléments de réponse, rigueur et structuration) et d’expression du candidat (qualité de la communication, aisance relationnelle et verbale),
  • dans la seconde partie, le jury interroge le candidat sur son parcours, ses motivations, et sa connaissance des missions des ingénieurs du contrôle de la navigation aérienne pour évaluer son aptitude à exercer ces fonctions. Sont analysés son aptitude à la décision (analyse et choix, autonomie, rigueur et structuration), son comportement social (communication et sociabilité), et sa maturité (affirmation de soi, connaissance de soi, gestion du stress et projet professionnel).

3. Devenir contrôleur aérien : les passerelles

Il est possible d’intégrer la formation ICNA en empruntant des voies passerelles :

  • le concours interne ouvert aux fonctionnaires de l’Etat ou d’organisation internationales intergouvernementale, âgés de moins de 32 ans,
  • certaines années, en concours sur titre, pour les titulaires d’une licence communautaire de contrôleur de la circulation aérienne,
  • sur examen professionnel, en justifiant de 9 années de services effectifs en qualité de TSEEAC ou de contractuel de la DGAC/météo France, pour les fonctionnaires de l’aviation civile âgés de moins de 39 ans au 1er janvier de l’année de l’examen,
  • par sélection professionnelle, pour les TSEEAC en fonction dans l’administration de l’aviation civile, comptant au moins 6 années de service et âgés de moins de 39 ans au 1er janvier de l’année de sélection.

4. La formation ICNA

La formation ICNA permet d’obtenir le Master en Management et Contrôle du Trafic Aérien (MCTA) délivré par l’ENAC.

La formation MCTA dure 3 ans et alterne théorie et pratique afin d’acquérir connaissances et savoir-faire professionnels. 

La formation se compose de deux périodes de 18 mois :

  • la licence européenne de contrôleur stagiaire, suivie de
  • la formation en centres opérationnels (soit en tour de contrôle, soit en centre en route de la navigation aérienne).

La formation en centre opérationnel est composée de différents stages. Ils permettent d’appréhender tous les aspects de son futur métier par un enseignement progressif et personnalisé. 

Elle comprend :

  • 2 stages linguistiques de 3 semaines en pays anglophone, 
  • une formation au brevet de pilote privé, et
  • un stage dans une compagnie aérienne.

Une fois diplômé, la formation n’est pas finie : il faut encore 1 à 3 ans pour achever sa qualification selon l’importance et la complexité de son centre d’affectation.

La qualification maximale d’un contrôleur aérien dans son centre donne lieu à la délivrance d’une licence européenne de contrôle. C’est un document obligatoire pour l’exercice de la fonction en poste opérationnel. Cette licence n’est valable que pour une durée de 3 ans et elle est renouvelable.

5. La rémunération d’un contrôleur aérien

Les études à l’ENAC sont rémunérées. En échange, les élèves s’engagent pour une durée de 10 ans au service de l’Etat. En cas de rupture de leur engagement au-delà de 3 mois après le début de la formation, les élèves ou diplômés sont tenus de rembourser la totalité des revenus perçus ou des frais engagés par l’ENAC.

La rémunération mensuelle brute d’un élève ICNA est de :

  • 1500 euros en 1ère année,
  • 1800 euros en 2ème année,
  • 2200 euros en 3ème année.

Un jeune diplômé reçoit une rémunération annuelle nette comprise entre 42 000 et 59 000 euros.

En fin de carrière, un ingénieur en chef du contrôle de la navigation aérienne perçoit une rémunération annuelle nette comprise entre 65 000 et 108 000 euros.

En 2015, la DGAC indiquait que le salaire moyen d’un contrôleur aérien français était de 5000 euros net par mois.

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